Les sportifs de haut niveau vivent en moyenne 7 années de plus que leurs compatriotes. Une longévité accrue grâce à un risque réduit de maladies cardiovasculaires et de cancers.
Les athlètes français ayant participé aux Jeux Olympiques vivent plus longtemps que leurs compatriotes, selon des travaux menés par l’Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP), et présentés lors d’un colloque sur Sport et santé organisé par l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Cette étude conduite par l’équipe de Juliana Antero-Jacquemin s’est appuyée sur les données de santé de 2 814 sportifs de haut niveau ayant représenté la France aux Jeux Olympiques entre 1912 et 2012.
Cette analyse sur un siècle révèle que les athlètes vivent en moyenne 7 ans de plus que la population générale. Sur ce gain de longévité, environ 2 années seraient gagnées grâce à un risque réduit de maladies cardiovasculaires. Les 5 autres années seraient gagnées grâce à un risque peu élevé de développer un cancer ou d’autres pathologies.
Cette protection contre les infarctus, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les cancers, conférée par la pratique d’une activité physique intense a déjà été mise en évidence par l’équipe de Juliana Antero-Jacquemin. En mars 2015, elle indiquait que les sportifs de très haut niveau gagnaient environ 6 années de vie. Pour ces travaux, ils s’étaient intéressés aux causes de mortalité des athlètes ayant participé au JO entre 1948 et 2010.
Ils avaient alors montré que les deux principales causes de décès des Olympiennes sont les cancers et les maladies cardiovasculaires, soit les mêmes causes que celles retrouvées dans la population générale.
La situation semble différente pour leurs homologues masculins. Les risques de mourir de causes cardiovasculaires ou par cancer sont réduits de 45% par rapport aux hommes de la population générale. Le risque de maladies du système digestif, de pathologies endocriniennes et métaboliques, du système respiratoire ainsi que les troubles mentaux est aussi très bas par rapport aux hommes sédentaires.
Néanmoins, des débats agitent encore la communauté scientifique sur les bienfaits d’un exercice physique intense, en particulier pour le cœur. Interrogée par nos confrères de l’AFP, Juliana Antero-Jacquemin a en effet rappelé que l’intensité de leurs entraînements dépasse de « 5 à 10 fois » les recommandations émises à la population générale.
En outre, les bénéfices sur la santé cardiovasculaire varient fortement d’une discipline à l’autre. Les sports d’endurance ou le cyclisme apporteraient moins de bénéfices tandis que les sports collectifs ou le décathlon qui combinent plusieurs activités sont ceux qui réduisent le plus les risques de pathologies du cœur et des vaisseaux.
Par Antoine Costa de Pourquoi Docteur, avec la rédaction